Le siné zani سینه زنی

Le siné zani سینه زنی

L’acte qui consiste à se frapper la poitrine (de manière modérée) à l’aide des paumes de ses mains, est un rite ancien de pénitence et de deuil pratiqué dans les mosquées et les lieux saints. Son origine vient des communautés arabes d’Iran, puis cela a évolué de sorte que cet acte soit également accompagné de chants et de prières. Cette pratique religieuse atteint son apothéose au moment du rappel de la bataille sainte de Karbalâ et du saint sacrifice de l’Imam Hossein et de ses proches.

L’on peut observer une similitude dans ce type d’acte de pénitence dans les premiers temps de la chrétienté. C’est sous les Qajares cependant que l’on assiste à une banalisation de cette coutume, pouvant se pratiquer dans les rues et pour la plupart des moments de deuil. A Téhéran aujourd’hui, tout un cérémonial englobe cette pratique allant de la tenue portée par les pratiquants (noir complet avec bandeau), accompagnée par des hauts-parleurs diffusant des chants mortuaires, aux banderoles calligraphiés et décorées témoignant du sacrifice et des actes de bravoure de l’Imam Hossein, des flambeaux et drapeaux ainsi que des lampes à huiles.

Il est important de noter que les paumes se joignant aux torses sont frappées au rythme de la musique, amenant une atmosphère de rituel très impressionnante, comme une vague se balançant d’un mouvement harmonique et continu. Dans la région du sud de l’Iran (dans le Khuzestan et à Bushehr notamment), une variante du rituel consiste à tenir la main gauche de son camarade en cercle et de tourner ainsi tout en continuant de se frapper la poitrine de la main droite en rythme des chants et des prières.