Le théâtre d’ombres et de marionnettes خيمه شب بازي

Le théâtre d’ombres et de marionnettes خيمه شب بازي

Le théâtre d’ombres et de marionnettes compte parmi les plus anciennes coutumes d’art du spectacle de l’Iran, qui consiste en la mise en scène et le mouvement de petites poupées cousues sur des modèles de visages humains ou d’animaux, auquel on ajoute la parole. Comme l’indique cet art, il était pratiqué à la nuit tombée ou dans le noir derrière un rideau opaque, ainsi on l’appelait « jeux d’ombre » par tradition et « ombrageur » celui qui le pratiquait. 

Aujourd’hui encore on pratique dans de nombreux lieux ce jeu si particulier. Il est difficile de localiser précisément où cette pratique et tekné artistique a vu le jour. En ce qui concerne le Moyen-Orient, l’Inde, la Chine et l’Iran ont été des pays où il existe une trace attestée de la pratique de cet art. L’établissement de cet art en Iran est contemporain aux Sassanides. De nombreux poètes tels que Khayyam, Nezâmi, Attâr et Khaqani font référence au théâtre d’ombres de marionnettes dans leurs œuvres. 

Au vu des travaux de recherches menés, il est admis qu’un groupe de personnes, attaché à la transmission narrative et aux textes anciens a pratiqué cet art également sous forme de pantins articulés, reliés aux doigts par des fils. Mais également par le mouvement des marionnettes se faisant par un acteur placé derrière la scène et invisible aux yeux des spectateurs, passant sa main à l’intérieur de la poupée. Les thématiques abordées dans ces représentations pouvaient être très réalistes et présentaient des situations de la vie courante ou des événements politiques locaux. Chaque tranche de la population de l’époque y était représentée en particulier par des tournures vocales et phrastiques propres ou des vêtements distinctifs que portaient les marionnettes. A la fois ludique et visuel, ce spectacle avait une visée didactique et pédagogique.